Traditions et folklore[modifier]
La ville de Oujda est l'une des villes du Maroc où les traditions sont les plus ancrées du fait de son histoire et de sa population conservatrice mais ouverte à d'autres cultures.
Fêtes[modifier]
- Yennayer :
Charmante tradition que celle d'Yennayer. C'est une célébration qui relève du calendrier julien puisque Ennaîr serait l'équivalent du Ianuarius romain (janvier). En milieu rural, les agriculteurs ne manquent jamais de célébrer Ennaîr dans la nuit du 13 au 14 janvier. À cette occasion, les femmes préparent pour le dîner une r'fissa à la dinde ou au poulet beldi. Plusieurs coutumes se rattachent à cette célébration. Ainsi, à Oujda, le chef de famille se rend au souk, il achète un couffin neuf (gouffa) et s'approvisionne en fruits secs (amandes, dattes, figues sèches) généralement à Bab Sidi Abdelwahab où toute une rangée adossée à la muraille est spécialisée dans la vente des fruits secs. Le soir d'Ennaîr la maîtresse de maison confectionne un pain pour chaque membre de la famille ; elle introduit en son centre, un œuf avant de le mettre au four. Le dîner se compose de barkoukech, variété de couscous aux gros grains dans lequel la grand-mère (ou une grande personne) introduit un noyau de datte. Celui qui le trouve aura de la chance tout au long de l'année. Ensuite elle distribue à tous les membres de la famille des petits sacs en tissus, sorte de bourses (ceux-ci ont déjà servi les années passées avec quelquefois les noms de chaque membre de la famille écrits dessus) ; tous les fruits secs, et parfois des friandises, sont versés dans une grande bassine en terre ou en aluminium, on mélange le tout et à l'aide d'un bol, la maîtresse de maison commence le partage et chacun tend son sac. La dégustation de ces fruits secs dure plusieurs jours.
Lors de cette fête, il est de coutume d'acheter de nouveaux accessoires, de nouvelles assiettes de nouveaux couverts, de nouveaux habits pour tous les membres de la famille ; c'est le commencement d'une année, donc "tout" est neuf.
- Thara :
C'est la fête de la circoncision ou khatan des jeunes enfants, généralement entre la naissance et trois ans et demi. L'enfant porte une qachaba ou 3baya, genre de soutane blanche ; le "Hajjam", à l'époque "chirurgien" de circonstance (de nos jours la circoncision se fait par un chirurgien à l'hôpital), exécute la circoncision de l'enfant à qui on donne un œuf dur à la main, symbole de fertilité. La douleur est vite atténuée par les youyous des femmes, l'enfant est alors mis dans une chambre où il reçoit la visite de tous les proches. Des cadeaux sont alors donnés à l'enfant pour… oublier.
- Arsse :
Mariage qui dure quatre jours selon la tradition. Il y a le "dfou3", la famille du mari envoie des cadeaux à la mariée ainsi que des moutons et toutes les fournitures qui serviront à la préparation du repas de fête. Ensuite il y a "lhenna" (jour de henné) où la mariée est prise en main par les jeunes filles de sa famille pour un entretien complet : après-midi au hammam ; passage chez la coiffeuse, l'esthéticienne... Le soir pendant l'arrivée des invités, elle se fait tatouer les mains de fins tatouages au hénné ; lors de cette soirée, elle porte une robe blanche brodée au fil vert ou bien une robe en velours noir, bleu ou rouge brodée de fil doré. Lors de la troisième soirée, le jour du 3arss, le marié vient accompagné de sa famille, ils partagent du lait et des dattes. La mariée doit défiler avec sept robes traditionnelles conçues spécialement pour cet évènement. À la fin de cette soirée, le marié emporte sa femme avec lui à la maison, ils forment désormais un couple. Le dernier jour correspond au "hzam", déjeuner organisé et apporté par la mère de la mariée pour célébrer les noces qui se terminent par un après-midi convivial où la famille de la jeune mariée la rejoint dans son nouvel appartement, et pendant lequel, on demande à un enfant de lui mettre une ceinture autour de la taille pour marquer le passage du statut de jeune fille à celui de jeune femme. En récompense, la mariée offre de l'argent (un billet) à l'enfant.
Folklore[modifier]
- Fantasia :
La Fantasia est un show militaire où les cavaliers montrent leur habilité à manier les chevaux et les armes. Les cavaliers doivent à la fin de la course tirer de manière synchronisée un coup de feu appelé baroud.
- El Aarfa
El Aarfa est une musique et danse militaire spécifique à la région du Rif oriental qui représente la force, la bravoure des guerriers.
Autrefois, ces guerriers dansaient en signe de victoire sur l'ennemi, d'où l'usage du fusil, les frappes incessantes de pieds au sol qui se font au rythme de la musique et plusieurs fois au cours de la danse, les guerriers se baissent pour attraper de la terre et la sentir, symbolisant l'appartenance à la terre.
Cette musique est fortement implanté dans l'Ouest algérien.
Ce style n'est pas le seul dans cette région, il y a le zamer (flûte).
- Musical et Rythmique"
Autrefois fortement rythmé par le bendir (espèce de tambourin) et le zamer, sorte de flûte à deux cornes, ce style musical intègre le patrimoine folklorique marocain qui a été modernisé par le mélange d'instruments modernes comme la batterie, guitares, basse, violon, synthétiseurs incorporant les instruments traditionnels.
C’est à partir de la rythmique 4/4 et 6/8 que cette musique est travaillée afin de perpétuer la musique ancestrale. La musique de fond est à 4 temps, mais les arrangements sont puisés de différentes mélodies se rapportant à ce qui se fait partout dans le monde. Les sons propulsent les airs locaux vers l’universalité.
Le Reggada & Alaoui font partie intégrante d’un patrimoine local à préserver, l’art Aarfa, après une longue léthargie et son confinement local, se réveille pour se répandre au niveau national et international. Plusieurs structures musicales au-delà et au sein même du Maroc s’y inspirent.
- Personnages et héros des contes et histoires :
- Lounja c'est un mythe d'une femme au cheveux très longs
- Majtitte
- Aicha Kandicha
- rqueia Mimmiss
- Kabrane l'Mouta c'est un surnom d'un ouvrier qui creusait les tombes à oujda le dit: Zayed.
- Baâ (Sidi Yahya)ou Ba3: c'est un personnage des années 60 il perturbait le silence de l'oasis par un cri proche du bêlement d'où ce surnom.
- Idrissi Zerguit (Mly-Driss)
- Sidi Yahya Benyounes, le saint patron de la ville
Point de rencontre de diverses civilisations, cette oasis abrite également les mausolées de plusieurs saints dont le plus vénéré est celui de Sidi Yahya Benyounès. Pour certains chrétiens, il s'agit de Saint Jean, fils de Jonas contemporain de Jésus. Pour les Juifs c'est un Rabbi castillan installé à Oujda en 1391.
Les croyances populaires en attribuent une " Baraka " provenant d'une longue vie de quatre-vingts ans passés dans l'adoration de Dieu.
Proverbes oujdis[modifier]
- On n'achète pas les légumes avec des paroles (Lhdra Ma Tchri Khodra) : les paroles c'est du vent.
- Chaque brebis est suspendue par sa patte (Koul Chah T3lég men Kra3ha) : chacun est seul responsable de ses actes.
- Celui qui creuse un trou y tombe : celui qui complote ou veut porter préjudice à autrui, subit toujours des revers ou est victime de ses propres méfaits.
- Les gouttes de pluie font la rivière : il faut être patient dans la vie.
- Ce qu'on a gagné pendant la journée a été perdu la nuit : il faut savoir dépenser son argent utilement.
- Ô mariée ! Qui t'as trouvé belle ? - Ma mère et ma tante en face : (Chkoune chokrak a laarouss ? - Mma w khalti lli gbalti) = Les proches sont des faux témoins.
- Ma princesse est belle et elle l'est encore plus après son Hammam !! ("Lala zina ou zadha nour el hamam ") : C'est mauvais et c'est devenu encore pire !!
Le dialecte oujdi[modifier]
Le Dialecte oujdi est particulièrement semblable a celui de leurs voisins les algériens.
Les principales caractéristiques du parler oujdi qui le différencient des autres parlers marocains sont :
- l'absence du préfixe verbal "ka" à l'inaccompli : on dira donc "nakoul" (je mange) au lieu de "kanakoul" ;
- la distinction faite entre la 2e personne du masculin et celle du féminin, à l'accompli "dert" (tu as fait - masculin) et "derti" (tu as fait - féminin) ;*
- un lexique propre à la région, mais qui grâce à l'ouverture vers le reste du royaume connait une uniformisation très significative.
- Wachta, wasmou : quoi, Dourki : maintenant (utilisé aussi au centre et au sud du Maroc), bella3 : fermer, zroudiya : carotte, arwah : viens (mot berbère), Wah : oui, Zallamete : allumettes, edda3wa : le climat , S'habi: mes potes , dengue=rengue=rerrde : bagarre ,tingraphe : poteau électrique , reyede : arreter ,fawate l'examen : passer l'examen,l3èzz : Bravo , Ssog : rouler , chi tafa : une taf de cigarette ou .. , al houma : cartier , chira : cannabis , matfzèrch/matwré9ch : ne pas griller , Nzerti : sécher les cours , Frét : échappe toi.
- Les Oujdis d'origine citadine et ceux qui viennent du nord de la ville (beni znassen) ont le même suffixe que les autres marocains a la 3ème personne du singulier.Exemple. 3andou : il a , darou : sa maison , guelbou : son coeur ; Mais les Oujdis d'origine campagnarde ( 3roubiya) , notamment venant des villages au sud de la ville, on le même suffixe que les algériens de la région d'Oran. Exemple. 3andah : il a , darah : sa maison , galbah : son coeur .
- les personnes âgées et les Oujdis d'origine de la région des beni znassen ont tendance a prononcer les interdentales. Exemple: thlatha : trois , nedharbek : je te frappe , hadhi : celle-ci. Les autres Oujdis (la majorité) disent tlata, nedarbek et hadi, comme dans le reste du Maroc.
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