jeudi 6 octobre 2011

Chômage



Le taux de chômage au Maroc est principalement estimatif, il varie entre 9 % selon les chiffres officiels (HCP, ministère du Travail) et 15 %selon des sondages indépendants. L’absence d’une prime de chômage et d’un organisme recueillant le nombre de chômeurs à une date précise ne permet pas un recensement du nombre de chômeurs effectifs. Faut-il encore préciser que les données communiquées par les sources officielles ne tiennent pas compte de la notion du sous-emploi qui touche un pourcentage important des travailleurs dans les secteurs de l’agriculture, la pêche maritime, le bâtiment, les travaux publics et le tourisme, personnes qui ne travaillent pas d’une façon permanente et stable. L’économie dite non structurée échappant à la fiscalité empêche des centaines de milliers de travailleurs d’avoir leur sécurité sociale et leur système de retraite comme c’est le cas des travailleurs dans les petites entreprises familiales ou personnelles, des gardiens de voiture, les femmes de ménage, les concierges, les vendeurs ambulants, les vendeurs sur le trottoir, le commerce illégal des produits de contrebande et de cigarettes, la mendicité, le transport clandestin…). Il en est de même du travail de milliers d’enfants de moins de 15 ans dans des ateliers exerçant dans les secteurs de l’artisanat, de la menuiserie, de la mécanique, de la peinture, de l’alimentation, etc. Aussi, un nombre indéfini de « petites bonnes » poussées par leurs familles pauvres à travailler dans les ménages à moins de 500 dirhams (50 euros) par mois, exploitées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et démunies de toute protection sociale. La CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) ne couvre que 3,5 millions d’affiliés sur une force de travail d’environ 12 millions de personnes en âge de travail.
La situation de l’emploi a souffert pendant les années 1970-80 d’événements internes et externes bouleversants : l’augmentation des naissances des familles marocaines, l’avènement des chocs pétroliers, la baisse de la parité du dirham, le plan d’ajustement structurel... autant d’événements qui ont touché les équilibres financiers de l’État et par conséquent la baisse des dépenses d’investissement et de promotion de l’emploi. Les émeutes sociales des années 1981, 1984 et 1990 n’étaient pas en marge de cet ensemble d’événements successifs.
L’Europe, vue sa proximité, a constitué depuis les années 1970 une soupape pour l’absorption de la pression sociale et démographique marocaine. Plus de 3 millions de Marocains,10 % de la population, y vivent et y travaillent, soit théoriquement une moyenne de 100 000 personnes expatriées par an sur une période de 30 ans. Le marché de l’emploi au Maroc subit un désordre dans la répartition des revenus et un manque de contrôle de l’État, l’écart entre le salaire minimum garanti par l’État (2 000 dirhams : 200 euros) et celui du ministre (70 000 dirhams : 7 000 euros) est exorbitant, soit 37 fois le salaire minimum. Le syndicalisme est légalisé par la constitution, mais ne joue pas un rôle important dans l’amélioration des conditions des travailleurs[réf. nécessaire]. Ses interventions sont souvent théâtrales et marquées par le caractère de chantage et de supercherie[réf. nécessaire]. La gestion aléatoire et répressive du dossier des diplômés chômeurs pendant plus de dix ans prouve l’existence d’une mauvaise gestion et un manque de visibilité du ministère de tutelle[réf. nécessaire]. Depuis l’alternance politique en 1997, l’économie marocaine s’est ouverte progressivement avec le démantèlement des droits de douanes, les privatisations, la réforme du secteur bancaire, la réforme du code de travail, la création de zones industrielles, la promotion fiscale, les grands chantiers de travaux publics et d’infrastructures… donnant ainsi un certain dynamisme au marché de l’emploi. Depuis le début du millénaire, la situation de l’emploi a connu une nette amélioration par rapport aux années 1990, mais l’offre de l’emploi n’arrive pas à couvrir toutes les catégories des demandeurs d’emploi, et ne touche pas certaines régions pauvres du royaume. La mise en place récente des agences nationales pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) ainsi que l’instauration d’une assurance maladie obligatoire (AMO) couvrant les affiliés de la CNSS et leurs familles, viennent renforcer les efforts de l’État entrepris pour l’amélioration de ce constat. Au second trimestre 2011, le taux de chômage Marocain a vu une légère hausse à 8,7 pc56.

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